Guillaume Lepers et le naufrage du Titanic
[La Dépêche, 4 février 2016]
Le conseil départemental. Avant de retrouver l’équipe Camani au sein d’une «commission spéciale »
Chef de file du groupe d’opposition Avenir Ensemble au conseil départemental, Guillaume Lepers décrit une collectivité qui serait en vue de l’iceberg annonçant la catastrophe. Débat budgétaire à la fin du mois, vote en mars.
hier mercredi, Guillaume Lepers a fait sa rentrée politique dans la matinée en face de l’hôtel Saint-Jacques, dans les locaux de l’opposition dont il est le patron depuis les élections départementales de l’an dernier. Il veut être un opposant «constructif». «Le conseil départemental, c’est le Titanic. On voit l’iceberg arriver, on pourrait attendre que le capitaine de bord donne un coup de barre pour l’éviter.» Guillaume Lepers devait assister dans l’après-midi d’hier à la réunion d’une «commission spéciale » chargée de mettre à plat les politiques de la collectivité territoriale en ces temps de disette financière. Il déplore ne pas avoir eu de réponse à ses demandes concernant les ressources humaines au conseil départemental. Il vise ici, sans vouloir citer des exemples précis, le recrutement d’une catégorie de personnel cadre A dans les derniers mois. Il évoque également les 26 millions d’€ qui font défaut dans l’élaboration du budget 2016. «On ne gère pas une collectivité avec des lignes comptables seulement. La gestion des ressources humaines s’applique aussi aux compétences que l’on a perdues.» Allusion à la réforme dite loi NOTre et le transfert de ces compétences des départements à la région. «Cette commission doit fixer des objectifs à chaque direction de services, et faire participer les agents. On a des talents, en bas, aussi.» S’il revendique une dose d’optimisme, il dit toutefois que «c’est déjà très tard. La commission a pour but de réorienter la politique du département. Le problème n’est pas dans les décisions à prendre, mais dans les décisions d’hier (…) Je suis élu pour six ans, ce n’est pas pour rester assis sur mon banc.»
Les Républicains. Son mentor Jean-Louis Costes a été élu président des Républicains ce week-end.
Il applaudit et se dit satisfait aussi des 75 % de participation «après des moments de division dont j’ai été le premier à faire les frais à Villeneuve. Elles existent et c’est une chance car, dans le cas contraire, à quoi servirait-il de procéder à des élections ? (…) Une campagne de ce type a des petits impacts (…) La ligne Costes a gagné, mais des jeunes ont envie de s’investir, aussi. Je n’ai jamais vu un parti aligné, et heureusement d’ailleurs. Au sein du conseil départemental, les membres de l’opposition ne sont pas toujours d’accord.» Les primaires de LR sont annoncées pour l’automne. Qui soutiendra-t-il ? «J’ai ma petite idée mais vous aurez ma réponse finale quand j’aurai tous les éléments. J’admire ceux qui savent déjà, avec le peu d’éléments qu’ils ont. Jean-Louis Costes a dit qu’il fallait faire campagne pour, et non pas contre, un candidat. Si notre primaire fait tache, on ne gagnera pas la présidentielle.»
Son avenir perso. Les prochaines élections municipales sont en 2020,
et la bastide a été secouée par des spasmes politiques lors de la dernière campagne électorale en 2014, dont il a d’ailleurs été l’une des victimes. «Je ne suis pas sourd à ce qu’on me dit sur le marché mais je suis prudent. Quatre ans, c’est loin encore. En revanche, je ne veux plus que la situation engendrée par M. Cassany perdure (…) Je ne suis pas un professionnel de la politique, je suis un professionnel qui fait de la politique.»
Propos recueillis par St. B
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Photo : © L’Avenir ensemble